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  • Photo du rédacteurSéraphina Husset

Milarépa : des ténèbres à la Lumière

Pour assouvir le désir de vengeance de sa mère, Milarepa apprendra, auprès d’un Maître expert en magie noire, les puissants rituels qui lui donneront TOUS POUVOIRS pour provoquer le décès d’autrui.


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La magie noire est un sujet dont il faut oser parler ouvertement. Pratiquée dans le monde entier, plus ou moins ouvertement par des praticiens experts en la matière, elle fait des ravages et conduit beaucoup à la tombe. Mes Guides me révélèrent qu’en France, plus d’un million de personnes s’adonnent à cette pratique pour éliminer un ou une concurrente. Il s'agit de "Monsieur tout le monde" de "Madame tout le monde".


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Expert en magie noire, Milarepa tua trente-cinq personnes d'un coup

Le parcours de celui qui va passer à la postérité sous le nom de Milarepa est exceptionnel. Pour assouvir le désir de vengeance de sa mère, il apprendra auprès d’un Maître expert en magie noire les puissants rituels qui lui donneront TOUS POUVOIRS pour provoquer le décès d’autrui. Ainsi, le jour où son oncle paternel recevait ses convives en l’honneur du mariage de son fils aîné, à distance, Milarepa fit un rituel dont les effets furent foudroyants : les murs de la maison s’effondrèrent sur trente-cinq convives. L’oncle et la tante de Milarepa assistèrent impuissants à ce désastre…


Naissance d'un des plus grands Saints Bouddhistes

En l’an 1040 de notre ère, année dragon de fer pour les Tibétains, naquit un garçon au parcours hors normes dans la province de Goungtang à l’ouest du Tibet près du Népal. Son père choisit de l’appeler Teupega. Prédestination de ce prénom : Teupa signifiant écouter, entendre et Ga : heureux. De fait, Milerapa sera réputé pour sa voix mélodieuse qu’Il utilisera pour enseigner ses disciples. Quatre ans plus tard, sa mère mit au monde une petite fille.


Le jour où sa vie bascula

Dans son autobiographie Milarepa écrivit : « Du vivant de mon père, les nobles étaient nos alliés et les personnes de conditions plus modestes nous servaient ». Alors que Teupega n’avait que sept ans, son père décéda. En présence de parents et amis, avant de mourir, il confia sa femme et ses deux enfants ainsi que tous ses biens à son frère et son épouse leur demandant de les protéger. L’oncle et la tante promirent de se conformer à sa volonté.


Une vie de misère commença

Sans attendre, ils dépossédèrent la mère de Teupega de tous ses biens. Elle et ses jeunes enfants devinrent corvéables à merci. Ils connurent les privations et les durs labeurs été comme hiver. Ils souffrirent du froid, de la faim. Leur vie était dramatique. Par bonheur, la mère de Teupega était soutenue par des membres de sa propre famille.

Lorsque Teupega eut quinze ans, elle organisa un repas qu’elle put financer grâce à un petit lopin de terre qu’elle avait cultivé. Elle invita le frère de son mari, son épouse et des voisins qui avaient été témoins des dernières volontés de son mari. Elle leur dit : « Vous tous ici présents, souvenez-vous des dernières paroles de mon mari. Maintenant mon fils a quinze ans, il est devenu assez mature pour s’occuper des affaires de la famille. Le moment est donc venu de recouvrer nos possessions. Je vous demande publiquement de nous les restituer ».

Le frère de son mari répondit : « Ces biens ne vous ont jamais appartenu. Nous avons veillé sur vous. Nous vous avons abrités et nourris. Vous n’êtes que des ingrats. Partez orphelins ingrats ». En les expulsant, ils ajoutèrent : « Si vous pensez être suffisamment forts, alors combattez-nous ! Si vous vous estimez trop faibles, alors ENSORCELEZ-NOUS ! »

Chassée avec ses enfants et humiliée publiquement, la mère de Teupega conçut dans son cœur une énorme rancœur tant elle ressentait sa situation injuste d’autant que tous trois furent réduits à une misère plus grande encore.


Apprenti sorcier zélé

Très malheureuse, assoiffée de vengeance, la mère de Teupega lui dit un jour : « Je souhaite que tu apprennes la magie noire, que tu acquières la capacité de détruire et qu’ainsi tu puisses tuer ton oncle, ta tante et toux ceux de leur clan. Si tu n’accomplis pas cela, je me tuerai sous tes yeux. »

Teupega se rendit chez un premier lama, Maître en sorcellerie auprès duquel il apprit pendant un an certaines incantations. Insatisfait de cet enseignement, il demanda à son Maître de le diriger vers un autre lama qui lui dit : « Je vous donnerai les instructions, construisez une cellule solide et robuste dans laquelle vous pourrez pratiquer les rituels de magie.» Ils édifièrent une bâtisse cachée par de gros rochers et procédèrent aux rituels.

Après deux semaines, les Déités se manifestèrent aux deux invocateurs. Au même moment, l’oncle de Teupega mariait son fils. C’est alors que l’effet du rituel s’abattit sur la maison. Le lama s’adressant à Teupega lui dit : « Il y a deux rescapés, faut-il les sacrifier ? ». Teupega répondit : « Veillez les laisser afin qu’ils puissent témoigner » !


La mère de Teupega, doublement vengée

Prévenue par sa fille, la mère de Teupega dit aux villageois : « Regardez ! Voyez comme mon fils nous a vengés ! » Mais son cœur n’était pas apaisé. Elle fit envoyer une missive à son fils pour lui demander de faire tomber la grêle sur les habitants du village et sur leurs récoltes. Par amour de sa mère Teupega demanda à son Maître de lui apprendre le rituel qui lui permettrait d’accomplir le souhait de sa mère. Son Maître ne le connaissant pas, il l’adressa à un autre lama, professeur en sorcellerie. Ce dernier lui délivra ses instructions. Teupega et un condisciple exécutèrent le rituel adéquat et provoquèrent un déluge de grêle qui dévasta toutes les récoltes ! Ils s’attirèrent la haine des villageois. Dans sa biographie, Milarepa écrivit : « J’espérais aller à la maison, revoir ma mère… mais il me faut fuir immédiatement. »


Teupega prit conscience de ses actes

Après avoir assouvi la vengeance de sa mère, Teupega réalisa la gravité de ses actes et de leurs conséquences. Il en conçut un énorme remord et éprouva un désir profond de réparer le mal qu’il avait fait. Il retourna auprès de son Maître à qui il demanda : « S’il vous plaît, permettez-moi d’apprendre la Sainte Doctrine, car je me repends des destructions que j’ai provoquées.». Son Maître, lui aussi empli de regrets lui dit : « Va et apprends la Sainte Doctrine pour ton bienfait, mais aussi pour le mien.» Il lui indiqua le nom d’un lama qui pourrait l’enseigner.

Ce nouveau Maître affirma – un peu prématurément – à Teupega qu’il pourrait le guider sur la Voie de la Sagesse en lui affirmant : « Méditer une journée fera de toi un Bouddha du jour, méditer une nuit fera de toi un Bouddha de nuit. » Teupega pensa : « En quatorze jours de préparation, j’ai pu causer des désastres considérables et éliminer trente-cinq personnes. Il ne faut que vingt-quatre heures pour accéder à la libération, voilà qui est encore plus facile ! » Quelques temps plus tard, le lama avoua à Teupega qu’il avait exagéré ses capacités à aider son disciple. Il lui conseilla alors de se tourner vers le renommé grand Maître Marpa. Teupega, partit à sa recherche…


Marpa Lotsawa

Cet illustre Saint bouddhiste naquit en 1012 au Tibet. Doué d’une vive intelligence, il étudia très tôt le sanskrit – langue sacrée hindoue. Il se rendit d’abord au Népal où il fut enseigné par deux Maîtres népalais qui lui recommandèrent de se rendre en Inde auprès de Naropa, leur Maître qui deviendra son principal Maître. Il séjourna douze années en Inde puis regagna le Tibet. Il s’y maria et enseigna à son tour. Il repartit en Inde pour six nouvelles années, car son Maître Naropa lui avait dit : « Qu’il aurait d’autres choses à lui apprendre dont le transfert de conscience ». Cette prouesse que Marpa réalisa est réalisée par des Yogis de haut niveau spirituel. Il fut un être d’exception, un immense érudit, grand traducteur du sanskrit en tibétain de textes bouddhiques. Il quitta son corps en 1097.


Teupega en présence de son Maître

La nuit qui précéda leur rencontre, Marpa fut averti en vision par son Maître Naropa de la venue de Teupega. Dans la journée il se rendit dans son champ qu’il commença à labourer. Teupega l’aperçut et lui demanda : « Pouvez-vous me dire où se trouve la résidence de Marpa le Traducteur, disciple du célèbre saint Naropa ? »


Sans révéler son identité, Marpa Lotsawa répondit : « Finis de labourer ce champ à ma place, je ferai en sorte que tu rencontres le grand traducteur Marpa.» Peu de temps après, il fit chercher Teupega. Quand ce dernier le vit sur son siège, il s’exclama : « Ah, c’est vous ! » Son futur Maître répondit : « Bien sûr, vous ne me connaissez pas. Vous pouvez me saluer je suis Marpa. » Teupega déclara :

« Précieux Maître, je suis un grand fautif, je m’en remets à vous et vous fais l’offrande de mon corps, ma parole et mon esprit. Je vous demande les vivres, l’habit et la doctrine. Je veux accéder à l'éveil en cette vie. »

Marpa rétorqua : « Soit, je te donne les vivres et l’habit mais pas l’enseignement que tu iras chercher auprès d’un autre, soit l’enseignement, mais tu devras alors trouver tes vivres et habits ailleurs.» Puis, afin de tester les capacités de son futur disciple, Marpa exigea qu’il fasse tomber de la grêle dans les alentours. Constatant la facilité avec laquelle Teupega s’exécuta, il comprit qu’il avait en face de lui un expert en magie noire. Il l’appela alors Toutchen qui signifiait puissant sorcier.



Karma à épurer totalement

La chose que désirait le plus Toutchen était de recevoir l’enseignement de Marpa, mais les premières années passées auprès de lui ne se déroulèrent pas comme il l’avait envisagé.


Marpa avait un Plan pour purifier l’âme de son disciple afin d’épurer dans sa totalité le si lourd karma qu’il avait engendré en ôtant de nombreuses vies.

C’est ainsi qu’il demanda à Toutchen de construire certains édifices : tantôt, une maison, tantôt, une tour ronde sur telle montagne, une tour triangulaire sur telle autre ou encore une bâtisse de neuf étages sur une colline. Puis Marpa demandait à Toutchen d’abandonner certaines constructions et d’en démolir d’autres, toujours sous un prétexte ou un autre. Sans jamais se plaindre, Toutchen exécutait les ordres de son Maître, mais ce dernier ne lui délivrait toujours pas le moindre enseignement. Les épreuves titanesques qu’il endurait étaient, de fait, de nature initiatique.


Un jour, Marpa demanda à Toutchen de construire un édifice à douze piliers, avec une entrée et un temple. « Après, je vous enseignerai » lui dit-il ! Alors que l’édifice fut quasiment terminé, Toutchen rejoignit les disciples de Marpa à qui il transmettait une initiation. Avec rudesse, Marpa le chassa. Toutchen termina l’édifice pensant que cette fois, il avait le droit d’être enseigné par son Maître qui feignit de l’ignorer. Marpa poussait Toutchen dans ses retranchements. Il savait ce qu’il faisait : faire émerger de la gangue, le pur joyau qu’était l’âme de Toutchen. Toutefois, ce dernier, désespéré, souhaita mourir... La femme de Marpa eut de la compassion pour lui et usant d’un stratagème, elle le recommanda à un disciple de son mari. Toutchen s’enfuit…


Son vœu se réalisa enfin

Ce nouveau Maître lui transmit des instructions pour méditer. Toutchen se retira alors dans une caverne, mais au bout de quelques temps, il dut se rendre à l’évidence : il ne progressait pas spirituellement ! Il était déçu. C’est alors que Marpa envoya une missive à son ancien disciple lui demandant de venir lui rendre visite accompagné de Toutchen. Tous deux se mirent aussitôt en route après que Toutchen eut révélé à celui qui l’avait accueilli que Marpa ne lui avait pas donné son accord pour le quitter...

Marpa dit au fugueur : « Dorénavant, je vais vous dispenser les enseignements et les initiations que je détiens, si chères à mon cœur. Vous avez raison d’essayer d’obtenir par tous les moyens possibles la vérité religieuse. »

Toutchen exprimant sa joie, déclara : « Ce fut le commencement du bonheur. » Comme le voulait la coutume, il prit l’habit après que ses longs cheveux furent rasés, ainsi il fut en mesure de recevoir les précieux enseignements et initiations de Marpa. Il prit alors le nom de Milarepa : Mila étant le nom de son grand-père et repa signifiait coton : celui qui est vêtu de coton. Il prit alors la décision de méditer seul dans une grotte dont il fit murer l’entrée : il y resta onze mois à prier et à méditer.


Quintessence de l'Enseignement de Milarepa

Au bout de ce temps, Marpa envoya son épouse chercher Milarépa qui sortit de sa retraite après avoir abattu le mur d’entrée. Marpa demanda à son disciple : « Fils, quelles certitudes as-tu acquises à propos des instructions ? Comment te sont apparues les réalisations et les expériences ? Explique-moi tout cela sans te presser ». Milarepa, empli de respect envers son Maître exposa en un chant ses expériences de méditation et les conclusions auxquelles il avait abouti. En voici un extrait :

« J’ai conclu que : l’ignorance, cause de l’enchaînement des douze maillons de la production interdépendante, provoque l’émergence de ce corps matériel fait de chair et de sang, objet de saisie de la conscience. Pour les êtres fortunés aspirant à la libération, ce corps est la grande embarcation disponible et qualifiées ; pour les êtres à la mauvaise conduite, il est celui dont les actes négatifs entraînent vers les états infortunés.


Ce support d’existence est à la frontière entre la chute vers les états infortunés et l’élévation vers les états supérieurs. Le temps consacré aux actions, bonnes ou mauvaises, est d’une très grande importance étant donné le gain ou la perte qu’elles occasionnent.

Il est très difficile de s’extraire de l’océan de souffrance du cycle des existences, mais j’ai l’espoir de m’en libérer en m’appuyant sur vous, guide des êtres et sur votre force. D’abord, il faut prendre refuge en le maître et les trois joyaux puis se conformer aux instructions. […] Ensuite, il faut réfléchir à la difficulté d’obtenir un support [corps] disponible et qualifié, à la mort et à l’impermanence, aux inconvénients des karmas, causes et résultats du cycle des existences.

L’esprit étant assujetti sans aucune liberté, il faut aspirer à se libérer du cycle des existences, ce qui nécessite de s’appuyer sur les vœux de libération individuelle, fondement de la voie. A partir de là, progressivement, on gravit les étapes de la voie spirituelle en protégeant ses engagements comme la prunelle de ses yeux. Si on les détériore, il faut les restaurer.

La seule recherche de la Paix et du Bonheur individuels entraîne vers le petit véhicule. Pour cela, après avoir développé la pensée de vouloir la libération de tous les êtres du cycle des existences, il convient de dédier toute activité au bien d’autrui et l’accomplir avec amour et compassion. Cela est l’esprit d’éveil du grand véhicule. […]


J'ai puisé des extraits de cette biographie de Milarepa dans un livre remarquable qui m'a permis de ressentir l'Essence de ce grand Saint. Je fais mon possible pour retrouver cet ouvrage afin de rendre hommage à son auteur...



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